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A l’occasion de la journée de la femme, nous vous proposons de mettre en lumière une chercheuse de F.initiatives. Docteure en Biologie Végétale Moléculaire, Imène Hichri nous parle de la place des femmes dans le monde de la recherche.

Un parcours pluridisciplinaire

« La grandeur de l’Homme est dans sa décision d’être plus fort que sa condition » : cette citation d’Albert Camus, c’est aussi le crédo d’Imène.

Vingt-trois ans et avec un diplôme d’ingénieure agronome spécialisée en biotechnologies en poche, Imène décide de se lancer sur un Master 2 Recherche en Génétique et Développement des plantes à l’Université de Bordeaux.

« Je n’ai pas connu de difficultés en tant que femme dans mon doctorat, principalement parce que j’ai évolué dans les biotechnologies et non l’agronomie. Devenir femme chef d’exploitation aurait été, je pense, difficile, car c’est un milieu physique et masculin. Être respectée comme femme aurait été un challenge. D’ailleurs seuls des collègues masculins de ma promotion d’ingénieurs agronomes ont créé ou travaillé en exploitation agricole » explique Imène

Elle se lance ensuite sur une thèse en Biologie Végétale Moléculaire à l’Université de Bordeaux.

L’après-thèse

Sa thèse de doctorat soutenue avec succès, elle part en Belgique pour un premier post-doctorat à l’Université Catholique de Louvain.

« En biologie, il y a beaucoup de femmes dans les laboratoires » nous confie-t-elle, « je pense que cela peut s’expliquer par le fait que les sciences de la vie sont plus parlantes et attractives que les sciences dites dures. Par ailleurs, le travail en laboratoire demande beaucoup de minutie et de patience, ce qui correspond peut-être plus à des traits féminins ».

Après trois ans là-bas, elle intègre l’INRAE de Sophia Antipolis, grand institut de recherche public en agronomie, pour un deuxième post-doctorat.

A partir de 2015, Imène décide de mettre entre parenthèse sa carrière pour se concentrer sur sa famille et passer du temps auprès de sa fille qui vient de naitre.

C’est finalement en 2018 qu’elle rejoint l’aventure F.initiatives comme Rédactrice Scientifique, tout en suivant un Master 2 Direction d’entreprise à l’IAE de Nice.

Depuis quelques mois, Imène a évolué comme Consultante en Crédit Impôt Recherche, toujours chez F.initiatives. Au sein de la société, elle fait le constat suivant : « la représentativité féminine dépend du portefeuille client. Dans le domaine de l’IT, il n’y a pas beaucoup de femmes consultantes. Moi je suis dans le secteur des sciences de la vie, de l’agronomie et de l’industrie, où nous sommes plusieurs femmes ».

Les femmes dans la recherche

Une des interrogations principales dont nous lui avons fait part est la place de la femme dans le monde de la recherche.

Selon Imène, les femmes se créent leurs propres barrières tout en faisant face à des réalités « Dans la recherche publique, l’entrée sur le marché du travail se fait très tard et il y a beaucoup de pression et de compétition pour accéder à un poste, car ils sont très rares. Cela amène les chercheuses, dont je faisais partie, à souvent mettre de côté leur vie privée dont leur envie de maternité, pour se focaliser à 100% sur leur réussite professionnelle en début de carrière, notamment un post-doc à l’étranger. Leur projet de vie démarre alors nettement plus tard que la moyenne ».

La question de la maternité entraîne, de façon générale, d’autres réalités et préjugés selon elle. Dès lors qu’une femme est mère, elle est perçue comme moins disponible (moins investie dans son emploi ou moins mobile géographiquement). Ainsi, pour certaines chercheuses il faut choisir entre carrière professionnelle ou vie de famille : « Je n’ai croisé que très peu de cheffes d’équipes et je n’ai jamais rencontré de femmes à des postes clés tels que directrice de laboratoire ou Professeur. Je pense qu’elles sont, d’une part, rattrapées par leur vie de famille quoi qu’on en dise et, d’autre part, qu’elles sont également plus remplies de doutes que les hommes. La pression de la publication et de la recherche de financements est énorme, demande un investissement à 2000%, ce qui peut faire peur aux femmes qui doivent déjà revêtir de nombreuses casquettes »

Ses inspirations féminines

Nous lui avons tout d’abord demandé quelle chercheuse l’avait le plus marquée. C’est Emmanuelle Charpentier, prix Nobel de Chimie 2020 pour sa technique CRISPR/CAS de modification du génome : « Sa technologie est un énorme progrès qui révolutionne toute la biotechnologie et son application » nous expose-t-elle avec entrain. « Pour en avoir beaucoup fait, les biotechnologies peuvent être lourdes en terme technique et avec des résultats incertains, les travaux de E.Charpentier constituent une réelle révolution ».

Imène ne souhaitait pas s’arrêter là et a ajouté que la personne avec laquelle elle aimerait partager un repas est la reine Elisabeth II. « C’est une encyclopédie vivante, je pense qu’elle aurait plein d’anecdotes drôles à raconter, elle m’expliquerait ce que ça fait de vivre dans un monde parallèle. Et surtout, j’aimerais entendre le récit de sa rencontre avec les Kennedy ».

Last but not least, nous lui avons demandé ses plus grands accomplissements :

« D’un point de vue professionnel, je suis fière d’avoir accompli ce que j’aime, d’être partie en post-doc à l’étranger et d’avoir rencontré une multitude de personnes formidables de toutes nationalités. C’est une expérience unique et très enrichissante. Je suis également très fière, en me tournant vers le privé, d’avoir rejoins la famille FI. J’apprends tous les jours ! » conclue Imène. « Ce qui m’incitera à encourager ma fille (mon plus grand accomplissement en terme personnel) à faire ce qu’elle souhaite peu importe les difficultés qu’elle pourrait rencontrer, car la vie est pleine de bonnes surprises ».

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