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? Jonas LEVÊQUE

? Consultant CIR/CII

?‍? Docteur en Sciences des Ressources Naturelles et de la Forêt

Après un doctorat et un Post Doc à l’étranger, en Sciences des Ressources Naturelles et de la Forêt, Jonas LEVÊQUE a rejoint F.initiatives comme Consultant en financement de l’innovation. Découvrez son parcours.

Peux-tu nous présenter ton parcours ?

J’ai débuté mes études supérieures au sein de l’Ecole d’Ingénieur ISA de Lille en 2007, par le parcours « Agriculture, Agroalimentaire et Environnement ». Pour ma cinquième année, j’ai décidé de réaliser un double diplôme en rejoignant un Master en Conservation de la Nature et de la Forêt, spécialisé en Politiques Internationales (Banque Mondiale, FMI) à Wageningen University, aux Pays-Bas. J’ai réalisé mon stage de dernière année au sein du service forestier écossais (Forest Research, Forestry Commission), afin d’analyser l’impact des visiteurs sur la faune et la flore.

En bonus, à la fin de ce double diplôme j’ai participé à une école d’été en Allemagne, sur le thème de la gestion des parcs nationaux et zones protégées. J’y ai rencontré un professeur Américain qui m’a incité à venir le rejoindre en Virginie Occidentale. Suite à cette discussion, il a proposé de financer ma thèse en travaillant pour lui au sein de son laboratoire. Entre temps, j’ai été recruté par le service forestier écossais sur les trois derniers mois de 2013.

Le doctorat aux États-Unis

Je me suis envolé pour les US en Janvier 2014, afin de rejoindre West Virginia University pour débuter mon doctorat. Ma thèse portait sur l’analyse de la relation entre la qualité de l’eau et les hommes, dans un contexte de pollution industrielle (Elk River spill, 2141). En parallèle de ma thèse, j’ai travaillé sur les divers projets de recherche de mon professeur : le National Visitor Use Monitoring dans les forêts gérées par le US Forest Service, l’étude de foule sur des sites protégés ou des rivières (étude de rafteurs et de kayakeurs), … En plus de cela, je suivais trois cours par semaine et je donnais des cours à des étudiants en Licence.

Pendant deux ans, j’ai également été Assistant Editeur dans un journal scientifique (Journal of Parks and Recreation Administration, Sagamore Venture), pour lequel mon professeur était Editeur en chef. Après trois ans et demi, j’ai défendu ma thèse avec succès à l’été 2017, où j’ai accepté un Postdoc d’un an dans le même laboratoire. Le travail étant similaire avec un travail plus intense dans la recherche de subventions (NIH, NSF, USDA NIFA…) et la supervision d’étudiants-salariés pour mes projets de recherche.

Retour en France

Ne souhaitant pas cumuler les contrats à durée déterminée et ne voyant pas de perspective à long terme (6-7 ans de postdoc), je suis rentré en Normandie en 2018. J’ai aussitôt rejoint un lycée agricole en tant que professeur d’agronomie, pendant trois mois, tout en candidatant sur des postes de chargé de clientèle agricole en banque. C’est ainsi que j’ai rejoint un groupe bancaire pendant un an et demi. J’y ai réalisé beaucoup d’analyse financière et de relation client. Début 2020, j’ai eu envie d’avoir un emploi plus challengeant d’un point de vue intellectuel et scientifique, c’est pour cela que j’ai décidé de postuler à une offre de Rédacteur Scientifique chez F.initiatives. Après quelques entretiens, nous avons défini que mon profil correspondait plus à celui d’un Consultant en financement de l’innovation. J’ai donc rejoint l’équipe comme Consultant, dans les bureaux de Nantes.

As-tu rencontré des difficultés à trouver un emploi en France ?

J’ai eu besoin d’un temps d’adaptation en rentrant en France, car le marché de l’emploi américain n’est pas du tout le même que le marché français, surtout après près de huit ans à l’étranger. Le système français fonctionne selon un schéma d’études prédéfinies, sans bifurcations à droite et à gauche, et dans de bonnes écoles. Aux Etats-Unis, il est tout à fait possible d’avoir fait des études de cirque, puis d’être embauché dans le domaine des banques et assurances. De plus, je n’avais pas de réseau dans le monde de la recherche française, ce qui compliquait ma recherche. J’ai tenté de postuler à des Postdocs en Irlande, en Angleterre et aux Pays-Bas, mais sans succès.

Qu’est-ce que le doctorat t’apporte dans tes fonctions quotidiennes ?

Le doctorat m’apporte beaucoup dans ma vie professionnelle : organisation, rigueur scientifique, capacités rédactionnelles et orales, etc.

C’est important de bien organiser son temps quand on est en doctorat, entre les cours suivis et enseignés, les recherches, les présentations, l’organisation de colloques scientifiques, la recherche de subvention et les collaborations avec d’autres universités. D’ailleurs, ces dernières permettent d’acquérir une aisance non-négligeable à l’oral.

De plus, rédiger/publier mes travaux de recherche et être Assistant-Editeur m’a également permis de développer des compétences rédactionnelles. De cette manière, rédiger un état de l’art ne me pose aucun problème.

Enfin, cette expérience m’a permis d’accroître ma curiosité, ce qui me sert énormément dans mon emploi actuel. J’ai un portefeuille client en agronomie, agro-alimentaire et industrie, cela ne me pose pas de souci, car j’aime la diversité et je n’ai pas de problème pour m’informer sur de nouveaux sujets.

En quoi cette expérience internationale a-t-elle été bénéfique pour ta poursuite de carrière ?

Etudier et travailler dans plusieurs pays m’a permis de prendre du recul et d’avoir un nouveau regard sur le monde. Dans le milieu professionnel, c’est important d’avoir une certaine ouverture d’esprit et une capacité à s’adapter, mais aussi un sens critique sur les « vraies » priorités.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux étudiants, doctorants ou jeunes docteurs qui se questionnent quant à une éventuelle expérience de mobilité internationale ?

Soyez curieux et lancez-vous, surtout si vous n’avez pas d’attache en France !

Il ne faut pas hésiter à contacter des laboratoires ou des Ecoles Doctorales pouvant vous accueillir pour une thèse, ou un PostDoc, à l’étranger. Il y a de nombreux laboratoires de recherche dans le monde. Les colloques scientifiques sont aussi très intéressants pour échanger et rencontrer des personnes du domaines et créer des opportunités.

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